Une peinture se compose le plus souvent de 4 elements

- le liant qui donnera le film de peinture apres sechage et permettra d'adherer au support. Selon sa qualité, son epaisseur sera plus ou moins grande et donc les détails plus ou moins bien respectés. C'est d'apres sa nature que les peintures sont classées (glycero, acrylique, cellulosique ...)

- les pigments qui donneront la couleur (un vernis est une peinture sans pigments) De leur finesse depend la capacité de la peinture à respecter les details et plus il y en a, moins il faudra de couches.

- le diluant qui ne sert qu'a rendre la peinture suffisament fluide pour qu'elle puisse etre appliquée correctement. Il s'évapore pendant le sechage d'ou les odeurs dégagées par la plupart des peintures

- des additifs

Les modelistes utilisent généralements des peintures glycero (humbrol par exemple) pour peindre leurs maquettes. Tout d'abord par habitude et parce que, arrivées les premieres sur le marché, ce sont les plus faciles à se procurer. Peut etre aussi car les acryliques ont du mal à accrocher sur le plastique.
Le plus généralement, l'application se fait à l'aerographe, ce qui permet d'obtenir une couche fine et uniforme impossible à obtenir au pinceau.

Pour la réalisation de décors, ces peintures sont peu ou pas adaptées et il est preferable d'utiliser des acryliques ou des gouaches et bien que l'aérographe puisse s'avérer utile, il n'est ni indispensable, ni suffisant

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Important : N'utiliser que des peintures mates, surtout pas de satinées et encore moins des brillantes

Remarques :

- Les peintures glycéro ont quand même leur place dans la réalisation d'un décor car elles restent les plus adaptées pour peindre des batiments ou des accessoires en plastique, en resine ou en métal mais ce ne sera pas traité ici puisque seul le platre nous concerne

- Il y a des modelistes qui utilisent des peintures dites "à l'huile". Leur principal inconvénient est un temps de sechage très long. Les modelistes en question utilisent ce temps de séchage pour appliquer une couche d'une autre couleur tant que la première n'est pas sèche pour effectuer des fondus ou des dégradés de couleur. Ces peintures necessitant une maitrise certaine, elles ne seront pas abordées ici.

Les peintures à retenir

Les peintures acryliques dont le diluant est essentiellement composé d'eau

Avantages :
- séchage tres rapide et presque sans odeur
- se dilue à l'eau ou à l'alcool ethylique
- nettoyage des outils à l'eau
- film definitif apres sechage (contrairement aux gouaches)

Inconvenients
- le film est moins resistant que celui des glycero (sans importance pour nous)
- film definitif apres sechage donc impossible de corriger les erreurs en lessivant les pieces

Les gouaches qui sont en fait des peintures sans liant où les pigments sont en emulsion dans l'eau

Avantages :
- séchage tres rapide et presque sans odeur
- se dilue à l'eau
- nettoyage des outils à l'eau
- film non definitif apres sechage donc possibilité de corriger les erreurs en lessivant les pieces

Inconvenients
- Le film est encore moins resistant que celui des acryliques (sans importance pour nous)
- Film non definitif donc impossible de repeindre par dessus dans une autre couleur sans endommager la premiere couche (meme si ceci peut s'averer utile mais necessite pas mal d'experience)

Les debutants pourront éventuellement combiner les deux types. Acrylique pour la couleur de fond (qui a peut de chance d'etre ratée) et gouaches pour la patine qui pourra ainsi etre lessivée et recommencée si elle est ratée

La gouache se trouve essentiellement en tubes de petit format (en bas sur l'image)

L'acrylique se trouve plutot dans des tubes plus gros et donc plus économiques

Détermination des teintes et application

Le choix de la couleur est déterminé par le type de roche à reproduire et donc par la situation géographique du lieu.
Un peu de documentation (livres, photos, internet ...) permettra facilement de déterminer la forme, la couleur et les détails de ce qu'il faut reproduire

Une fois les informations collectées, plusieurs choix sont possibles :

- Tenter de trouver une peinture de la teinte voulue (pas évident) ou procéder en mélangeant des couleurs de base (notez la composition du mélange pour pouvoir le refaire)

- Utiliser un pot de peinture blanche (pour plafond par exemple) et y rajouter des colorants. Refaire exactement le même mélange étant difficile, cette méthode est indispensable pour des décors de plus grande taille,

Dans tous les cas retenez que :
- La couleur change pendant le sechage
- La lumiere à une influence et une couleur qui semblait convenir sous les néons du magasin peut ne plus faire l'affaire sous une autre éclairage.
- La patine changera aussi la couleur. Elle deviendra plus foncée avec une patine gris sale et plus claire avec une patine de poussiere blanche
- C'est la couleur la plus claire qui doit servir de couleur de fond. Si les rochers à reproduire sont ocre avec des coulures noires, il faut les peindre d'abord en ocre, surtout pas en noir

Pour appliquer la peinture, Inutile de depenser beaucoup d'argent en achetant des pinceaux haut de gamme qui n'apprécieraient guere le contact du platre. Quelques pinceaux et surtout des brosses plates de différentes largeur suffisent.

La peinture du platre peut se faire de differentes façons :

- La méthode la plus simple consiste à utiliser une peinture très diluée (certains remplacent la peinture par de l'encre de chine) et à appliquer ce jus directement sur le platre.

C'est simple (simpliste ?) et cela va vite mais il est très difficile de maitriser le résultat. Il n'est de plus possible que de représenter des roches d'une seule couleur (en général grises)

Certaines revues françaises présentent pourtant des réalisations remarquables ayant utilisé cette méthode.

- Une méthode un peu plus évolué consiste à peindre uniformément le fond de la couleur à obtenir, laisser sécher puis y appliquer un lavis foncé qui est grossièrement essuyé aussitot (ainsi, il souligne les creux et autres crevasses dans lesquels il subsiste). Un dry-brush de blanc venant parfaire le travail en soulignant les reliefs.

A peine plus longue que la méthode 1, celle ci donne de bien meilleurs résultats (voir les réalisation de b. Stein dans les revues et catalogues germaniques pour s'en convaincre). Le principal inconvénient est l'impossibilité de reproduire des variations de teintes importantes (un calcaire qui passe du blanc au noir en passant par l'ocre et le gris par exemple) car c'est uniquement le mélange couleur du fond / couleur du lavis (et la quantité qui va en subsister) qui vont déterminer la couleur finale.

- L'idéal, si nécessaire, est une variante de la méthode 2. Tout d'abord appliquer uniformément la teinte de fond (gris clair par exemple) et laisser sécher (facultatif pour ceux qui maitrisent). Créer des taches (la teinte doit être légère) d'une ou plusieurs autres couleurs (ocre, sienne ... selon les besoins) et les estomper si besoin (avec la brosse ou le doigt). C'est à dire tirer la peinture du centre vers l'extérieur de la tache pour qu'il n'y ait pas de frontière nette entre le fond et la tache. Une fois sec, appliquer et essuyer le lavis foncé qui viendra souligner les creux. Enfin appliquer le dry-brush de blanc (ou d'une teinte claire) qui soulignera les reliefs. Tout ceci a l'air compliqué mais il n'en est rien et le résultat est incomparable. Certaines revues espagnoles ou américaines présente des réalisations ayant même utilisé encore plus de phases de peinture que ça (voir également nos dioramas).

C'est la phase de création de teintes d'une autre couleur au dessus de la couleur de base qui est la plus difficile à maitriser. Le plus simple est d'utiliser des teintes aussi diluées que possible (un lavis tres, tres dilué surtout avec certaines teintes) réparties aléatoirement. La difficulté est de maitriser le niveau. Trop peu et la patine va tout estomper; trop appuyé et le resultat ne sera pas vraisemblable

Remarque : Pour la peinture des batiments en platre, certains modelistes utilisent des pastels secs qu'ils reduisent en poudre et diluent dans l'eau plutot que de la peinture.

Suite au chapitre "patine"